Des ateliers de musicothérapie pour les résidents de l’Adapei

Durant les derniers mois, l’Adapei de la Corrèze a mis en place des ateliers de musicothérapie à destination de ses résidents.

Une première expérience, sur l’EANM La Vialatte d’USSEL, a permis à 2 groupes de résidents de profiter d’une vingtaine d’ateliers, conduits par Gérard LOPEZ, musicothérapeute clinicien et sophrologue.

La musicothérapie, c’est quoi ?

La musicothérapie, comme son nom l’indique, est une pratique de soin, de relation, d’aide, d’accompagnement, de soutien ou de rééducation.
Elle utilise le son et la musique comme support d’expression, de communication, de structuration et d’analyse de la relation à l’autre.

En effet, la pratique musicale d’un instrument, seul ou en groupe, fait appel à l’écoute, l’interaction, mais demande aussi une certaine finesse motrice, de la coordination au sens large et peut être « active » ou « passive ».

Tant de notions qui peuvent être profitables pour des personnes en situation de handicap, quelles que soient leurs problématiques ou leurs habiletés.
Chacun, à son niveau, peut y trouver sa place et en retirer les bienfaits.
De plus, les vertus apaisantes et thérapeutiques de la musique ne sont plus à prouver, au regard des différentes études faites sur le sujet. 

Une séance avec les résidents

En alternant des séquences en groupe, en duo, puis individuelles, les résidents sont invités à choisir un instrument pour en jouer de manière libre et instinctive. Le choix est large, puisque M. LOPEZ propose une grande variété de percussions venant du monde entier, avec chacune sa spécificité de jeu.

Certaines se jouent à la main, d’autres avec une mailloche ou un bâton. Certaines sont sonores, d’autres plus discrètes, obligeant chacun à nuancer son jeu, à appréhender la manière de l’utiliser, à trouver celle qui lui convient au fur et à mesure des séances…

Parfois des consignes simples sont proposées pour élaborer une cohésion de groupe, une écoute plus précise de ce que l’autre fait, et aboutit à de beaux moments poétiques et artistiques. 

Puis vient le temps du Handpan. Originellement appelé Hang, cet instrument assez imposant et pour le moins étrange, en forme de lentille, a été inventé en Suisse, au début des années 2000. Il se joue par percussion à la main ou au maillet sur des zones embouties en son sommet qui produisent cette fois-ci des notes sur une même gamme, par vibration.
C’est un instrument reconnu pour ses vertus thérapeutiques et apaisantes par rapport aux fréquences d’ondes émises et leurs effets sur le vivant. Facile à jouer, l’objectif initial de cet instrument était de trouver spontanément « sa propre musique intérieure avec un outil créatif, méditatif et spirituel ». Tout un programme…

Posé sur un djembé, au centre de la pièce, chacun est invité à venir y faire une interprétation libre, devant les autres participants. Moment très particulier, car le son très caractéristique qui s’en dégage, impose de lui-même une écoute attentive. Les participants, avec plus ou moins d’aisance, prennent la place successivement et délivrent leur concerto improvisé, face à un auditoire particulièrement concentré sur leur performance.
Les applaudissements retentissent à chaque passage, gage du plaisir partagé par tous.

Des bienfaits visibles

Des sourires apparaissent sur les visages, des regards se croisent et tous prennent leur « partition » au sérieux, rendant l’instant encore plus solennel. Ils prennent à leur tour l’initiative du rythme, ou utilisent l’imitation dans les deux sens. Certains se défoulent et font preuve d’énergie. D’autres, plus réservés, oublient leur apriori pour mieux « se lâcher », ne pas réfléchir. 

Et sans s’en rendre compte, l’aspect ludique de l’exercice leur apporte des clés. Le côté musical et récréatif, lui, vient contribuer à un mieux être du moment qui se prolonge après la séance, de manière inconsciente ou non.

Une chose est sûre, les résidents prennent tous du plaisir, et font preuve d’une grande créativité, d’une belle expressivité tout en s’accordant harmonieusement.